• Je ne m'étais pas vraiment aperçu du changement. Il faut dire que c'est tous les jours que je passe devant eux. La force de l'habitude, en somme.
    Mais pas plus tard que tout à l'heure, quelque chose à fait "tilt"; en contemplant le mur face à moi, je m'aperçois qu'un rectangle d'à peu près 30 centimètres de haut sur 50 de large est plus clair que le reste du pan!
    Après un instant de doute, je comprend que la reproduction d'un tableau de Dali est absente du mur... Stupeurs, incrédulité; aurait-on pénétré chez moi pour me subtiliser une reproduction à deux balles?
    Alors que je suis dans les affres du questionnement - je veux dire, ça nous arrive à tous de perdre les clefs et de se dire "Mais où j'ai bien pu les foutres?". Essayez avec un tableau et vous comprendrez- je m'aperçois que les murs de mon salon sont pleins de ces espaces vides: Où est mon bouddha façon Warhol? et ma copie du Centaure de César? un bruit me fait me retourner:
    C'est mon faux Picasso qui se fait la malle!!!
    - Mais qu'est-ce que ça veut dire? M'écriai-je, hésitant encore entre étonnement et indignation.
    Et que pensez-vous qu'il allait se passer? et bien je vous le donne en mille!
    le Picasso... il m'a répondu! Avec sa voix de Picasso de bazar à 2 euros!
    - On a décidé de partir, tu ne nous regarde plus.
    - Je ne vous reg...
    - Non, tu ne nous aime plus, souffla une voix de basse
    Je tournais la tête, et je vis mon centaure sortir de sous le canapé
    - Et puis tu as d'autres occupations maintenant...
    - Mais je... je ne... Enfin! C'est pas sérieux... C'est une B...Bl...Blague?
    - Non ce n'est pas une plaisanterrrrie, s'écria mon Dali en sortant du tiroir du bureau, Et dans la conjoncturrrrre économico-socialo dépendante de la Strrrructurrrre de base du Bozon de X, Je déclarrrrre qu'il faut Que tu change ton attitude enverrrrrs nous!
    - Bien! déclarai-je conciliant, que me reprochez-vous?
    - Ce qu'on te reproche, dit la voix de bazar, c'est que pendant que l'on orne tes murs, toi tu écris des poèmes à la gloire de Matisse et de Munch... ce qu'on te reproche, c'est ton ode à Jerôme Bosch...
    - De plus, monsieur parrrrtage ses écrrrits sur un forrrrum
    - c'est fini on s'en va! coupa le centaure
    Je n'ai pas eu mon mot à dire, rien pour ma défense, ils m'ont planté là y'a vingt minutes... et bien je vais vous dire: c'est la première fois qu'on me plante le décor!!!

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  • Egarée
    Affaiblie
    Indemne
    Dans le ventre du lit

    Châle
    Laine blanche
    Masque en pointillé
    Pudiquement ta hanche

    Eparpillée
    Repue de tes envies
    Tisonnée
    Feu des rêves inédits

    Effacée
    Désirs
    Plaisirs assouvis
    s'endormir

    Et sur tes draps blancs
    Jeunesse
    Blancs de ton innocence
    Une tâche de sang


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  • Mélange des corps
    Décors étranges
    Contre-jour désaccords
    Nos baisers se mélangent

    Les temps changent

    Draps froissés
    Demi-vie
    Sont-ce peurs qui dormaient
    Ou sont-ce amours qui fuient?

    Les temps vengent

    Atomes résolus
    Toi tu fermes la porte
    Seraient-ce nos corps nus
    Que le matin emporte

    Les temps vendangent

    Ah! l'amère vérité
    Moi j' en côtoyais d'autres
    Toi tu étais mariée
    Nous n'étions pas apôtres
    Du temps

                    Qui s'en arrange?
    Oui, les temps sont étranges


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  • Cultiver l’amitié comme le jardinier
    savoir planter une graine pour la faire pousser
    A un jardin énorme d'herbes folles rempli
    je préfère un petit coin d'essences choisies.
    un endroit ou seront Roses et Pensées
    un lopin de terre chaque jour arrosé

    Y revenir souvent pour chasser le chiendent
    Savoir le protéger à l'approche du gros temps
    venir y méditer quand les jours sont aux vents
    L'amitié un jardin; le coeur son entretien
    un dialogue secret entre nature et âme
    Un refuge épargné de tant de drames


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  • Quand Blier Fils envoie du Lourd...

    Ce roman noir peut se résumer à sa première phrase (et c'est déjà un premier exploit)

    "J'ai toujours été fasciné par les soutiens-gorge"

    Et voilà La machine Blier lancée! Parce qu'après tout le Bertrand il pourrait nous raconter l'annuaire
    qu'on y prendrait goût tout pareil.

    Grandeurs et décadence du bonnet; splendeurs et misère du lycra; misogynies des humeurs féminines...

    Tout y passe: le Père, la Mère et le sein esprit; tout jusqu'à la déchéance, le meurtre et l'incarcération.

    Du Blier pur jus, je vous dis. celui de "Buffet Froid", du "Putain de film"
    Celui qui a été sevré à l'Audiard, élevé au Blondin, dépucelé au Brassens.

    Oui! Blier est grossier mais de cette grossièreté élevée au rang d'art.
    Oui! Il est vulgaire mais de cette écriture qui vient du cœur, du foie, des tripes, des c..., sans jamais passer par le cerveau. (et sans être irréfléchie pour autant).


    Chaque phrase ou presque est un aphorisme, Blier cultive le zeugme comme d'autres la marijuana: avec délicatesse.

    Et l'on se prend à vouloir entendre ses phrases dites par Depardieu, Ventura ou Blier Père.

    Un roman Jouissif, jubilatoire, orgasmique qui vous laissera comme un goût de revenez-y.


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