• Dreyfus à l'île du Diable
    Pétain à l'île d'Yeu
    Vous parlez d'une erreur!

    Jeanne au bûcher
    Villon pendu à l'arbre
    Lamentable

    Hugo en exil
    Jaurés assassiné
    Misérables!

    L'ignorance ne s'apprend pas

    Mais la haine s'enseigne


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  • Quelque fois le hasard
    nous fait apercevoirEsprit d'une Geisha
    toute sa vérité

    Dans l'éclat d'une lampe
    se dresse comme une hampe
    une femme éclairée

    Une forme sans age
    flou contour sans visage
    pourtant je te connais

    Ton nom me fait défaut
    Yuki ou Kumiko
    mais je sais qui tu es

    Tu étais annamite
    la belle favorite
    du Roi Okénouré

    Servante de passage
    du temps du moyen-age
    dans une cage dorée

    Et j'ai laissé la lampe
    brûler toute sa trempe
    pour ne pas t'effrayer

    Mais à sec au matin
    le halo s'est éteint
    et tu t'es consumée.

     

     

     

                                                 Photo Saoirse:"Esprit d'une Geisha" -Collection Personnelle-

     


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  • V – La Mort d’Orphée

    Je porte le cruel comme un pieu qui me fouaille
    Il me suit me transperce en tous points où que j’ailles
    Il est ma destinée
    Je suis l’amant maudit le parangon des lâches
    Un seul regard, un seul! J’ai failli à ma tâche
    Et le gouffre a parlé

    Je promène mon deuil dans les jardins d’Achantes
    Et compose des vers qu’écoutent les Bacchantes
    Où je pleure mon vice
    Elles écoutent en silence cette douce musique
    Chaque note, une larme pour l’instant fatidique
    Pour ma belle Eurydice

    Ce qui sort de mes yeux n’est plus Amour mais pleurs
    J’ai remisé mes armes et j’ai plongé mon cœur
    Dans un lac de remords
    Les muses me convient à des fêtes ancestrales
    Mais toujours je m’éclipse avant ces Bacchanales
    Pour noyer mes accords

    Lasses de me voir repousser leurs avances
    Et chanter à l’encan ma foi en l’abstinence
    Jalouses d’Eurydice
    Elles ont coupé ma tête et dispersé mon corps
    Aux quatre vents de l’Est et au deux vents du Nord
    À tous les vents propices

    Elles ont donné ma tête aux marins de l’Argos
    Afin qu’il la dépose une nuit à Lesbos
    Le sanctuaire des poètes
    Les nuits de solitude on entend un doux chant
    Qui vient bercer les vagues sous le firmament
    Ce chant c’est ma conquête

    Le parcours d’Orphée parvenu aux enfers
    Pour sauver Eurydice d’une mort sectaire
    Et qui a échoué
    Parce qu’il était trop fier parce qu’elle était trop belle
    Et n’a su s’empêcher de mettre un œil sur elle
    Avant que d’arriver.


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  • IV – Le retour d’Orphée et d’Eurydice

    Orphée ouvrant la route pour sortir du tombeau
    Eurydice à dix pas le regard sur son dos

    L’un ne la voyait pas, l’autre scrutait une ombre
    Et leurs pas étaient lourds et leur marche était sombre
    Il écartait les ronces pour ne pas qu’elle se griffe
    Elle dix pas derrière en recevait les gifles
    Et sourd à ses complaintes il ne se tournait pas
    Afin que par sa faute elle retourne au trépas.

    Eurydice à dix pas le regard sur son dos
    Orphée ouvrant la route pour sortir du tombeau.

    Aveugles l’un à l’autre ils s’échangeaient des mots
    Leurs regards se fuyaient mais leur cœur était beau.

    À l’unisson leur âme se criait leur amour
    Et le soulagement de l’union de retour
    A tâtons il sondait les endroits les plus sûrs
    Orphée supportant seul le poids de leur futur
    Tel un Sisyphe roulant son rocher éternel
    Il lui disait prudence sois confiante ma belle

    Leurs regards se fuyaient mais leur cœur était beau
    Aveugles l’un à l’autre ils s’échangeaient des mots

    Eurydice transie de l’effroi de naguère
    Orphée touchait au but le jour se faisait clair

    Soudain une trouée bleue perça les frondaisons
    Orphée cria courage! Bientôt nous arrivons
    Eurydice concentrée à maîtriser ses pas
    Mit du temps à l’entendre et ne répondit pas
    Orphée se retourna inquiet de son silence
    Et il vit Eurydice rechuter vers l’absence

    Eurydice transie de l’effroi de naguère
    Orphée touchait au but le jour se faisait clair


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  • III – Le plaidoyer d’Orphée

    Orphée:

    Hadés, me voici. vois! Je m’incline à tes pieds
    Sans malice et sans détours, cœur et âme liés;
    Je viens pour Eurydice et pour sa liberté

    Hadés:

    Mortel! Pour si peu tu oses me défier
    N’as-tu donc pas conscience de mon pouvoir ici?
    Je suis maître en ces lieux et mon hégémonie
    Ne saurait se complaire de ta pégomanie.
    Eurydice est à moi,

    Orphée:

    Elle est donc prisonnière?
    Par quel maléfice est-elle en tes enfers
    Victime d’un Dieu jaloux qui la veut pour lui-même?
    Dieu boiteux qui sépare les mortels qui s’aiment.
    Elle est à toi, dis-tu, comme une simple chose,
    Un trophée résultant de tes métempsycoses;
    Pour moi elle est Amour, tendresse, beauté, vertu
    Jamais contre son gré je l’aurais retenue,
    Mais le fait est qu’elle m’aime et je l’aime en retour;
    Et tu viens l’enlever pour la cacher du jour.
    Cent fois j’ai cru mourir pour la gloire de l’Olympe
    Pour un peu d’ambroisie, pour trouver une guimpe
    De peu mon agonie pût finir aux Cyclades
    J’ai trouvé le repos auprès d’une Dryade.
    Soudain tu sors du noir et par quelque artifice
    Ton âme de charbon s’empare d’Eurydice;
    Quel but est donc le tien? Ô triste Dieu du fond!
    Du monde, Dieu maudit et de basse extraction!
    Vous m’êtes redevables des gloires que j’eus pour vous:
    Comme paiement misère! J’ai droit à ton courroux
    Ai-je donc si mal agit pour mériter ton ire?
    Tu peux prendre Eurydice, mais ne peux la séduire.
    Rends-la moi et j’aurai pour toi bien des bontés
    Ton nom résonnera dans toutes les cités,
    J’aurai des chants joyeux à mettre au cœur des hommes
    A Athènes, à Ithaque partout où un Forum
    Ou bien un Colisée , un peuple assembleront
    Je me tiendrai debout et je crierai ton nom.
    Ô Dieu du soir intense, laisses partir Eurydice
    Et de cette injustice ne te rends plus complice
    Laisses-la s’en aller.

    Hadés:

    Et bien soit! J’y consent
    Mais un dernier conseil, mortel, sois prudent
    Car d’ici jusqu’au bout des vallées de l’Averne
    Ne lui donne un regard ne lui tend un falerne
    Dix pas derrière toi elle devra cheminer
    Sans jamais ton regard dans ses yeux aimanté.
    Si tu manques à ma loi j’ouvrirai un abysse
    Dans lequel tombera ton amour Eurydice
    Pars donc je la libère elle sera dans tes pas
    Si tu l’aimes, surtout ne te retournes pas!


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