• Ecrire est un plaisir sans cesse renouvelé
    C'est une plénitude quand cent fois sur la page
    Du tréfond de son âme on compose l'ouvrage
    Et que les mots du coeur s'y retrouvent couchés

    C'est une solitude, une douleur acharnée
    Quelquefois une ombre sur quelque personnage
    Que l'on aura crée pour en puiser la rage
    Et que le bruit du monde nous force à effacer

    Ecrire c'est se draper dans le manteau du sage
    C'est retrouver en soi la force de pleurer
    C'est donner à l'ami le pouvoir de crier

    Ecrire c'est louer les hommes et leur courage
    C'est montrer de son doigt le sort des oubliés
    Ecrire c'est mourir et renaître changé


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  • Aujourd’hui c’est à toi aux champs que je m’adresse, à toi aussi au carrefour de ta vie ; A vous, que vous soyez rentrés du casino lessivés ; A cheval sur un mammouth ou sur un char Leclerc. En toute saison de l’été au printemps, que vous soyez seuls à minuit où huit à huit heure, en train de nettoyer la redoute du château où perché sur votre voiture pour installer une galerie : Lafayette, me voici ! Je suis votre sparing partner, coopérons voulez-vous ?
    Je n’ai jamais compris mon beau-frère, alcoolique de profession et poissonnier de son état, capable de faire mille kilomètre pour se rendre au stade de France applaudir l’équipe féminine du Brésil (le fameux football sans bas !) et chanter l’hymne national ; lui qui est incapable de distinguer un bar phocéen d’un rouget de Lille ! Oh bien sûr il n’en sera que plus fier d’arborer son bob aux couleurs criardes en posant d’une main ferme quelques loups égarés aux yeux glacés d’effroi sur le résumé laxatif qu’en aura fait l’Equipe. A propos de journal (puisqu’il me tend la perche).
    Que des bonnes nouvelles, le temps d’une chronique, les chiens ont arrêtés de se faire écraser ; les bandits de tout poil font la gréve du zèle (bonsoir madame, vous savez c’est dangereux de se promener seule la nuit, vous avez de la chance nous sommes en grève : vous pouvez partir…Mais qu’on ne vous y reprenne plus). Les escrocs n’en croquent plus, les sénateurs sont dans le train et sur la bonne voie, les ministres administrent, les chiens aboient et la caravane…est tranquillement installée au milieu du jardin. Les époux Talus-Cromet de Cadillac en Gironde sont heureux d’accueillir leurs nouveaux nés, des quadruplés ! Ils auront pour prénoms : Jean, Jean, Jean et Jean…. Avouez que quatre Jean Talus-Cromet pour Cadillac c’est la classe ! Refaisons l’Histoire : Le celèbre coureur cycliste Charlie Gol et son acte manqué- pensez donc , une gaule de plus et j’aurais eu un tout autre destin. Fini le Tour de France, à moi le retour en France triomphal !- je l’ai bien compris disait son amie enceinte, Thérèse Délicieux.
    Hélas,tout ceci n’est que rêve, et la rubrique des chiens écrasés est bien réelle et plus pleine que jamais : Un aveugle a été arrêté pour avoir volé du foie gras ! l’accusation argue du fait que s’il avait faim un pot de rillettes aurait suffit ! Un aveugle ! Mais la défense dans un sursaut de courage à réussi a faire relaxer son client : eh oui ! Né cécité fait l’oie !!!


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  • L'un de mes petits plaisirs quotidien est l'arrivée du courrier. Non pas que je frémisse dans l'attente de quelques factures qui me prendraient au dépourvu le 28 du mois; ni la carte postale au message convenu que ne manquerait pas de m'envoyer quelque connaissance. Non. Ce qui me plait c'est justement de ne rien trouver; la vision d'une boite aux lettres vide après l'ouverture me remplit d'une joie sans borne.Il y a bien ces prospectus qui encombrent mon plaisir, mais j'ai grand soin de m'en débarrasser illico pour retrouver l'espace virginal de mon réceptacle épistolaire.

    Or, il se trouve qu'un jour, je décachetais sans m'en rendre compte, une missive estampillée "Urgent" en caractère rouge-vif et imitation tampon, dans laquelle on m'annonçait que le sort avait désigné votre serviteur pour le gain d'un lot exceptionnel. Attiré malgré moi par une curiosité et un appât du gain malsains, je poussais plus avant pour découvrir le merveilleux prix qui m'était attribué.

    VOUS ÊTES L'HEUREUX GAGNANT D'UNE FAMILLE!

    Allons bon! Me dis-je, qu'est-ce encore que cette affaire là?
    Je me mis à lire en diagonale les félicitations chaleureuses des membres du comité, les modalités du tirage au sort (sous le contrôle de maitre Chafouin, Huissier de justice à...etc.)
    Sur une petite plaquette jointe était représenté un échantillon de familles, parmi lesquelles j'étais supposé faire mon choix. La femme d'affaire, un garçon de 2 ans avec Nounou comprise, la famille nombreuse avec voiture familiale et réductions S.N.C.F., la monoparentale -que les enfants-, la recomposée avec deux filles d'un premier mariage et un garçon avec sa mère pour la seconde union, plus l'ex-femme et son mari l'ex-mari de ma seconde épouse et les enfants des nouveaux conjoints des deux parts avec garantie d'entente cordiale. ainsi de suite sur deux pages papier glacé. Un ultime avertissement me prévenait qu'à défaut, il me serait attribué la famille témoin. Il va sans dire qu'après un instant de franc amusement, je froissais le tout et l'expédiais tout de go dans la benne à ordure.

    C'est en rentrant un beau soir quelques jours plus tard, que la surprise fut de taille. Maitre Chafouin, m'attendait sur le pas de la porte avec "Mon Prix"!
    j’eus beau essayer de refuser, il me montra la clause selon laquelle j'aurais du décliner le prix dans les 24 heures suivant réception par lettre recommandée avec A.R et que l'absence de refus valait acceptation intrinsèque.

    Et surtout ne me parlez pas de la famille témoin!
    Je rentre à 18 heures et Sylvie se précipite dans mes bras, elle me donne du "Chéri", "Mon Amour", toutes les deux phrases et demies, la maison est impeccable, mon repas est prêt pas l'ombre du début d'un grain de sable dans cette mécanique routinière. Mes enfants Lola et Jérémie ont fait leurs devoirs et se proposent immédiatement pour faire la vaisselle, sortir le chien ou les poubelles. Jamais Sylvie n'a un coup de cafard ou de moins bien. pas une grimace, pas une larme. Et dans le silence imposé par ma femme lors de la lecture de mon journal quotidien, je me surprend à rêver d'esclandre, de coup de gueule, de "pas ce soir j'ai la migraine".Je rêve d'ados rebelles écoutant du rap à faire trembler les murs.

    Je vis avec une femme témoin, des enfants témoins dans un pavillon témoin.
    Je suis devenu le témoin de mon bonheur, le spectateur impuissant de ma propre vie.
    C'est décidé, demain je mets les voiles. Un jour ma femme et mes enfants recevront une carte postale banale postée du bout du monde. La plage ensoleillée témoin d'une destination tropicale, sur laquelle en lettre rouge-vif façon tampon, j'aurais écrit: Ici, il fait beau, je ne m'amuse pas et je ne pense pas à vous.

    Ni repris, ni échangé


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  • Le silence se fait quand le souffle s'éteint.
    Perdre un être cher, chérir un être perdu,
    devenir impuissant face au temps suspendu,
    échelonner les peines, calibrer le destin.

    Etre là simplement quand le chemin s'efface.
    Etre là, comme un défi face à l'absence,
    lorsqu'un coeur s'ouvre un peu chevauchant la souffrance
    pour d'un être parti en recueillir la trace.

    le temps continuera et nous nous souviendrons
    d'une phrase, d'un geste: une main qui se tend,
    un coeur qui se refuse, le baiser d'un amant,
    un sourire furtif ou bien une chanson.

    Souvenirs aussi que les éclats de rire,
    les secrets échangés, les larmes retenues,
    les bêtises partagées, les printemps révolus,
    tout ce qu'un être laisse avant que de partir.

    Alors que les corps tombent, les lumières se lèvent
    et atteignent des cieux pâles comme le rêve.
    Et dans le firmament brillera une étoile.

    Chaque fois que l'étoile montrera son levant,
    chaque fois qu'un regard mettra ses yeux dedans
    Il pourra murmurer ton prénom triomphal.Le Prénom de l'étoile


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  • Vers la légende inhabité
    Je hisse les voiles
    Entraîné par les toilesRives
    J'atteint des rives écorchées

    Des géants de granit
    S'élancent appuyés dans le ciel
    Et contre le soleil
    En empêche la fuite

    Je vogue vers la légende
    Bille en tête

    je troque un cheveu de comète
    Deux pierres de glace
    Des anneaux de Saturne
    Contre un abri précaire, une turne

    Qui mettra contre les menaces
    Un garde-fou sur ma paillasse

    Si j'échoue
    Ce naufrage
    davantage
    Me renfloue

    Je vogue vers la légende
    Sur un océan de fous


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