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    Journal de Louise

    Villefranche/mer - 17 mars 1951

    Mon beau matelot,

    Les gros nuages s'en vont et emportent avec eux ton beau visage qui me souriait la nuit dernière encore.
    J'imagine ce fier navire bravant les flots et, mon Johnny, cheveux au vent, dressé sur la proue défiant cette mer qui désormais nous sépare.
    Ma chambre hier remplie de ta voix, résonne à présent du silence de nos ébats.
    J'aurais aimé que cette panne dure plus longtemps; j'aurais aimé te rencontrer beaucoup plus tôt; plus tôt que ces trois derniers jours!
    J'écris cette lettre comme on jette une bouteille à la mer, car dans ta précipitation à regagner ton bord, tu ne m'a pas laissé d'adresse. J'attendrais ton retour à la base américaine avec impatience.

    Mais pourquoi, Diable! m'as-tu laissé cet argent?
    Prends soin de toi,

    Ta Louise qui t'aime.


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    Une Magnifique Photo D'Elodie Belllule pour un nouveau partage

    Photo Elodie Belllule: http://www.confidences-libellule.com/


    Toute en silence
    Je dépose ma présence
    Déshabille ma patience
    Dévoile mon innocence
    Aux vents de mes regrets,
    Pour mieux les protéger.

    Sur mes lèvres,
    De peur que je me soulève
    Tu as brisé tous mes rêves
    Par tes élégances trop brèves;
    J’ai eu honte de mon corps.
    Mais je survis encore.

    Et que j’en crève!
    Si jamais sur d’autres grèves
    Où je m’étendrais longève
    Je ne profite de la trêve
    Que j’ai pu arracher
    À tes dents acérées.

    Loin de la France
    J’ai fuis tes exigences
    Forte de ton absence
    Je prend belle apparence;
    J’ajoute un grain d’été
    À mes grains de beauté

    Comme une drogue
    J’ai composé cette élogue
    Et j’ai rompu notre dialogue
    Pour chevaucher les pirogues
    Vers un nouveau printemps,
    À l’écart du temps.

    Sur cette plage
    Je dénonce tes orages
    Mieux que force et que rage
    Je retrouve le courage
    Des iles ensoleillées
    Le pouvoir de danser

    Tahitienne
    En costume de scène,
    Tes froidures épicènes
    Ne sont que mythes obscènes
    Tu ne m’atteindras pas;
    Je danse… Aloha!


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  • Sur le blog d'Evy, le défi "Que vous inspire cette image?"


    Etranger à mon corps

    le vent berce l'aurore

    et soulève sans ambages

    ma robe de mariage

     

    ô mon doux fiancé!

    De Daphné du Maurier

    Je suis ta Rebecca

    celle qui n'existe pas

     

    Avant le chant du coq

    j'ai inspiré Hitchcock

    je suis l'inaccomplie

    suis moi et je te fuis

     

    Approches et viens me boire

    consommer c'est vouloir

    et meurs donc à mes pieds

    par le poison versé.


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  • Une Histoire d'ombre au pays du soleil levant


    Comment décrire ce roman qui oscille sans arrêt entre une réalité urbaine glauque, sinistre et sans espoir
    et un merveilleux fantasmé?

    on se prend à rêver que ce monde fantasmé soit celui du réel et que l'autre ne soit qu'un songe. Mais tous les univers même imaginés n'ont-ils pas leur côté sombre?

    Une belle découverte pour moi que cet auteur Japonais.
    Avec la rigueur nippone d'un Mishima et le sarcasme d'un Brautigan
    Murakami nous dépeint les angoisses du monde moderne où ne reste plus que pour s'en échapper. l'invention d'un monde à soi...la folie?

    La fin des temps d'Haruki Murakami


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  • Le coma des marées
    Rupture violente des équilibres
    Le long des strates analogues
    Blessure profonde...Monologue
    D'acier liquide et de feu libre
    Au coma dépassé

    A coeur ouvert
    Sur le pas de l'Aorte
    Visité jusqu'à la veine cave
    L'oxygène échoué gisant comme une épave
    Dioxyde de carbone dans l'atrium. Morte!
    Au coeur désert


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